Si certaines conséquences du réchauffement climatique étaient déjà connues, telles que le retrait des glaciers, la fonte de la banquise ou l’élévation du niveau moyen des océans, son impact sur les migrations des espèces animales et végétales était moins évident, celles-ci étant plutôt attribuées à la destruction des écosystèmes par l’homme.
Or, les conclusions d’une étude de département de biologie de l’université de York, publiées le 19 août dans la revue Science, établissent un lien direct entre ces migrations et le réchauffement climatique. A partir de l’analyse de données sur quatre décennies, il a été démontré que sous l’effet de la chaleur, les animaux et les plantes migrent vers les pôles et des altitudes plus hautes, à un rythme qui va de pair avec celui du réchauffement climatique.
Si la capacité des espèces à s’adapter aux changements de température était déjà connue des scientifiques, en revanche la rapidité de ces déplacements mise en évidence par cette enquête reste une surprise. En moyenne, les espèces déplacent leur habitat vers des zones moins affectées par les changements climatiques, à raison de 17,6 kilomètres et 12,2 mètres d’altitudes par décennie, soit trois fois plus vite en latitude et deux fois plus vite en altitude que présumé.
« Ces changements reviennent, pour les plantes et animaux, à s’éloigner de l’équateur de vingt centimètres par heure, chaque heure et chaque jour de chaque année, explique Chris Thomas, biologiste à l’université de York et responsable de l’étude.
Autre surprise, il n’y a pas de différence entre les groupes taxonomiques : les plantes se déplacent au même rythme que les insectes, les oiseaux et les mammifères. En revanche, au sein de ces groupes, certaines espèces se déplacent beaucoup plus vite que d’autres, comme le papillon commun en Grande-Bretagne qui a migré 220 km vers le nord en deux décennies.
Si les résultats induisent le risque, à terme, d’extinction d’espèces dans certaines régions où les conditions climatiques se détériorent, certains experts y décèlent plutôt une note d’espoir, puisque d’autres espèces vont se déplacer vers les zones où le climat sera devenu convenable, révélant ainsi une capacité d’adaptation au changement climatique. Mais qu’en sera-t-il si le rythme du réchauffement climatique s’accélère ?
Cette étude, en mettant en lumière un nouvel impact du réchauffement climatique, nous rappelle l’importance de ralentir son rythme.